Antigel a brillé de mille feux pour sa 9e édition!
Rappelez-vous, un A à l’envers, une affiche pop, bicolore et détonante… En décembre dernier Antigel annonçait un visuel et une programmation éclectiques, rocks et engagés. «SHAKE GENÈVE» tel était le mantra de cette 9e édition, et aujourd’hui, on peut le dire, du 1er au 23 février Genève et le Festival ont bel et bien vibré à l’unisson!
Avec plus de 50’000 spectateur·trice·s sur trois semaines, 2019 est une édition record qui affiche une programmation à 99% «sold out». Au-delà de sa fidélité (+ 15% de pass festivalier·ère·s vendus!), le public du festival se démarque également par sa grande diversité et sa curiosité. L’affluence était au rendez-vous autant en centre ville que dans la constellation des communes genevoises, offrant au canton une virée culturelle intense et généreuse à la découverte de tous les arts, les genres et les horizons. Antigel ne pouvait rêver plus belle édition avant de se propulser, l’année prochaine, vers ses 10 ans. Retour sur ces 23 jours dantesques où la température a grimpé de 0 à 12 degrés!
MUSIQUE - Le triomphe de SEU JORGE tout d’abord avec un concert événement dans un Victoria Hall plein à craquer. Puis, le public a suivi avec passion un programme marathon de concerts d’artistes confirmé·e·s et de découvertes exclusives; J.S. ONDARA, FONTAINES D.C., VIAGRA BOYS ou encore ODETTE. Les concerts de musique néo-classique ont affiché complet avec le quatuor WOODEN ELEPHANT et ALEXANDRA STRÉLISKI. Le concert du groupe psyché-rock ALTIN GÜN a également fait salle comble. La salle de l’Alhambra a été au coeur du festival avec une première mémorable servie par notre national hero SOPHIE HUNGER. Une date qui restera phare quand on sait que le lieu accueillait pour la première fois dans son histoire près de 1100 personnes. L’Alhambra a également été sublimée par la venue du groupe légendaire LOW, le concert électrique d’ANNA CALVI et YANN TIERSEN dont les comptines ont enchanté - à deux reprises dans la même journée! - l’hiver genevois. Le jeune public s’est quant à lui retrouvé au concert d’ODEZENNE et autour des nouvelles recrues du hip-hop francophone, L’OR DU COMMUN, qui ont clôturé le festival en beauté!
ARTS VIVANTS - plus rock’n’roll que jamais - ont offert des moments forts en émotions. La fureur de vivre était palpable dans la salle du Lignon avec Fúria de l’artiste brésilienne LIA RODRIGUES. Incandescente et magistrale, cette oeuvre restera dans les mémoires du festival. Poétique et délicat, l’hommage à Noemi Lapzeson a également été salué par le public et la critique. Une délicatesse que l’on a retrouvée dans le spectacle La Recherche de YVES-NOËL GENOD, qui confirme l’attrait du public d’Antigel pour le théâtre, mais aussi avec le fascinant Hocus Pocus de PHILIPPE SAIRE, qui a ravit le jeune public. Enfin, comment ne pas citer l’émouvant MDLSX de la CIE MOTUS acclamé d’une standing ovation à chaque représentation!
MADE IN ANTIGEL - Salués pour leur liberté artistique totale et sans concessions, les Made in Antigel s’affirment comme les véritables temps forts du festival. Audace, poésie et voyage sont les maîtres-mots de ces spectacles «free form». De part leur dimension participative, ces derniers invitent non seulement à la découverte de lieux fermés au public, mais proposent aussi un autre regard sur Genève. Grande cuvée cette année donc. À commencer par le FEU AU LAC. Très attendu, ce «Made in» aux allures de marche nocturne a permis à plus de 800 personnes - torche à la main - de découvrir la future plage Publique des Eaux-Vives, ouverte l’été prochain. Le ciné-concert en plein air du pianiste CHASSOL au coeur de la cité-Meyrin a fait le bonheur du voisinage meyrinois et des festivalier·ère·s. LE CORRIDOR et BLIND DATE ont clôturé, en fin de festival, ce volet « Made in Antigel » désormais si cher au public.
GRAND CENTRAL - Quatre week-ends de folie qui ont signé la fin du Grand Central à la Tour CFF avant sa destruction prochaine. En plus d’accompagner la transition du nouveau quartier du PAV depuis 2017, le Grand Central à Lancy Pont-Rouge a incarné un lieu de vie culturelle et nocturne éphémère qui a attiré quelques 20’000 personnes. À la programmation clubbing signée «Motel Campo x Antigel» s’est ajouté un 8e étage transformé en restaurant DIORAMA et en bar PANORAMA. L’occasion pour Antigel d’offrir également à ses visiteur·euse·s des afterworks insolites.
ANTIDOTE - Une deuxième année qui confirme la pertinence du volet social d’Antigel. L’atelier couture a été une réussite avec un total de 170 sacs cousus et entièrement vendus sur les différents sites du festival (Alhambra, Grand Central, Théâtre de l’Usine). Des retraitées et requérant·e·s d’asile ont pu travailler ensemble à la confection de ces sacs. Les entraînements de l’Antigel Run ont rassemblé à 30 coureurs requérants d’asile et les stages d’insertion ont permis à un total de 45 bénéficiaires de l’aide sociale, requérant·e·s d’asile, et jeunes genevois·e·s de participer à l’aventure Antigel via différents domaines d’activités: catering, chauffeur, technique ou encore scénographie. Enfin, le vendredi 1er mars 2019, un bout d’Antigel se déplace auprès des détenus, avec un concert de QUIET ISLAND donné au centre de détention Curabilis.
AFRICA, WHAT’S UP? - En collaboration avec Shap Shap, le continent africain s’est invité pour la 4e fois dans l’esprit d’Antigel, avec une programmation éclectique mêlant arts vivants, musique et clubbing. On retiendra les trois représentations complètes du collectif DEAR RIBANE au Théâtre de l’Usine, ainsi que le Grand Central transformé en marché africain et en lieu de rencontre de la scène queer et féministe sud-africaine et genevoise.
SPORT & BIEN-ÊTRE - Après la 4e édition de l’Antigel Run, le sport et la détente ont continué au sein du festival. Les communes de Dardagny, Confignon et Bellevue ont ainsi accueilli des sessions bien-être et gourmandes avec les yogas brunchs ou encore la soirée initiation au taï-chi. Un public familial et inter générationnel s’est réuni à ces événements largement plébiscités.